Se remettre d’un burn-out : et si l’art pouvait vous aussi vous aider ?

Se remettre d’un burn-out : et si l’art pouvait vous aussi vous aider ?

par | 27 Mar 2023

Derrière Acapelart, il y a Erika, la créatrice. Avant de lancer son entreprise, elle a vécu trois burn-out en dix ans. Des épreuves qu’elle voit désormais comme des cadeaux, qui lui ont permis de trouver sa place et sa mission de vie. L’art l’a aidée à se remettre du burn-out, « l’art l’a sauvée ». Elle a donc crée une entreprise à son image, qui valorise l’art et la culture.

Si vous avez un jour la possibilité d’échanger avec elle, vous découvrirez une femme forte, pleine de joie de vivre, mais aussi très authentique. À l’ère des réseaux sociaux où nous voyons beaucoup de belles vies et de réussites (mais rarement l’envers du décor), Erika y partage son parcours, ses épreuves, ses prises de conscience, comme ses succès. Elle a à coeur de nous montrer que tout est possible, et nous invite à croire dans nos projets, même les plus fous

Aujourd’hui j’ai donc envie de vous présenter Erika, car je pense que son parcours, qui n’a pas été linéaire, pourra vous inspirer et vous montrer que tout est possible, même lorsque l’on traverse de grandes épreuves dans sa vie. Si vous lisez ces lignes, c’est peut-être d’ailleurs que ses mots vous sont destinés ! Et si le burn-out pouvait se révéler être un cadeau pour se connecter à soi et se trouver ?  

Le parcours d’Erika, la créatrice d’Acapelart

Acapelart a été créé en 2020, afin de donner accès aux arts, à la culture et aux loisirs à tous, en proposant des cours à distance en visio, et en présentiel. 

La créatrice Erika a imaginé et lancé ce projet pendant le confinement, avec l’envie d’apporter sa contribution au bien-être des gens dans une période de chaos. Durant cette période, elle propose alors des cours en visio aux enfants enfermés à la maison, afin qu’ils puissent continuer à apprendre et être au contact des arts. Par la suite, Acapelart s’est vite développé en proposant aussi des cours linguistiques, des ateliers artistiques, des stages de vacances et du coaching aux adultes, aux adolescents et aux enfants, à distance et en présentiel. Acapelart intervient aussi dans les écoles et collectivités pour proposer des activités aux enfants et aux adultes, et auprès des organisations et entreprises lors de team building et événements festifs.

Maman solo de deux adolescents, la créatrice d’Acapelart a 45 ans et vit en région parisienne. Divorcée depuis sept ans, après des études de commerce et marketing, elle occupe durant 20 ans des postes dans la communication et la gestion de projet de développement durable à l’international, dans une entreprise multinationale. 

Erika a toujours été « une artiste dans l’âme » : depuis petite, elle est passionnée de musique. À l’âge de cinq ans, elle intègre une chorale en tant que soliste. 

« L’un de mes plus grands rêves était de participer à l’émission l’École des fans, mais mes parents n’ont jamais voulu. Je rêvais aussi d’apprendre le piano, mais je n’ai pas pu non plus. J’avais deux frustrations d’enfance liées à la musique ».

Alors elle organisait des spectacles de danse et d’imitation avec sa meilleure amie (et faisait payer la prestation à ses parents !). Elle s’est mise à la danse, à l’écriture, a fait du théâtre, et jouait du synthétiseur dans sa chambre en se prenant pour Madonna. 

À l’âge de 30 ans, elle décide finalement de réaliser son rêve de jouer du piano en s’inscrivant au conservatoire et en persévérant durant huit années.

« Tout au long de ma vie, l’art m’a permise d’avoir ma bulle de bien-être et de m’exprimer. Le fil rouge de ma vie a toujours été l’art. Mais comme ce n’était pas un vrai métier, mes parents ne m’ont pas encouragée. À leurs yeux, et par extension aux miens, être artiste n’était pas un vrai métier. ».

Concernant son parcours professionnel, Erika a donc choisi d’exercer un métier qu’elle estimait « normal », dans une vie personnelle « normale » : « un boulot, un salaire, une vie de couple, un mariage, des enfants, une maison… J’ai choisi de faire ce que la société attend, ce qui est bien ».

Seulement, au fond d’elle, Erika sentait son désir d’entreprendre grandir, sans savoir quoi faire. Dès l’âge de 25 ans, elle s’intéresse au développement personnel, consulte des thérapeutes, des hypnothérapeutes, des sophrologues. Puis elle se lance dans un coaching d’un an qui la reconnecte à sa part artistique et à son enfant intérieur.

« J’en ai pleuré quand j’ai pris conscience que mon truc, c’est l’art. J’ai toujours été une artiste. Seulement j’avais 40 ans, et je me disais « Maintenant, qu’est ce que je fais ? Je ne vais pas devenir Madonna à cet âge ! » L’idée s’est alors présentée : je veux proposer des cours mais aussi valoriser les artistes et aider les gens à se sentir bien par l’art. Je veux apporter ma contribution, face à cette croyance répandue, qu’être artiste n’est pas un métier ». 

L’entreprise Acapelart est ainsi née en 2020.

Dans quelles circonstances as-tu fais un burn-out ?

La présentation d’Erika peut évoquer un parcours magique qui fait rêver, pourtant, la créatrice d’Acapelart a à coeur de partager « la vraie vie » pour montrer que tout est possible, et qu’il ne faut pas magnifier les vies de ceux qui semblent réussir.

« Sur ce parcours de vie, j’ai fait trois burn-out en 10 ans, pendant que j’étais salariée dans cette entreprise multinationale : un gros, un moyen et un petit. On peut parfois croire que c’est la faute de l’entreprise, mais dans mon cas, c’est surtout que je n’étais pas à ma place, c’est tout. ».

Après avoir terminé ses études, Erika intègre donc une entreprise au sein de laquelle est restera durant 20 ans. Mais elle sentait que cela n’allait pas : « jeune, je me disais que la vie c’était de la merde, que le mariage aussi, que je n’aurai pas d’enfants ». Alors elle s’est lancée dans une psychothérapie qui l’a beaucoup retournée. Elle a alors eu un gros accident de voiture dont elle ressort indemne.

« Je me suis sentie rescapée, je me suis dit que j’aurais dû mourir, je me suis demandée pourquoi j’étais vivante. Et j’ai commencé à faire de l’insomnie. Puis un jour, je suis arrivée chez mes beaux parents, et je ne savais plus si j’étais morte ou vivante. Mon corps a lâché, et j’ai fini à l’hôpital. Mais ce burn-out n’était pas lié uniquement au travail, c’était un mélange de mal-être professionnel, de mal-être dans ma vie et d’un contre-coup lié à l’accident de voiture ».  

Erika a alors été suivie par des médecins. Trois ans après, elle était toujours aussi mal dans son travail et n’arrivait pas à trouver sa place. Elle voyage alors en Inde et se rend sur des sites spirituels : « Ce voyage m’a vraiment transformée, et de retour en France, je me suis questionnée sur le sens de la vie, et sur ma vie à moi. En rentrant, j’ai proposé à mon conjoint de nous marier, j’ai réalisé que je voulais avoir des enfants, fonder une famille, ça me rassurait. Je cherchais la sécurité à l’extérieur au lieu de la chercher en moi. Je voulais cette sécurité : être dans un boulot qui m’apportait un salaire et une sécurité financière, me marier, avoir une sécurité familiale ».

Seulement pendant la préparation du mariage, Erika fait un deuxième burn-out. Cet événement fait remonter des choses enfouies de son enfance. 

« À la même période, ma cousine s’est suicidée. Mon oncle est décédé une semaine avant mon mariage. Il y a eu beaucoup de choses en même temps. Cela m’a chamboulée et a chamboulé toute ma famille. Au retour de l’essayage de ma robe de mariée, je suis allée de moi-même à l’hôpital. Je savais que ça n’allait pas, je ne pouvais plus supporter le monde extérieur ».

« Enfin j’ai fait un 3ème petit burn-out après mon divorce. Au boulot je me sentais frustrée, je n’ai pas évolué comme je l’aurais souhaité. Et un matin, je n’ai pas pu aller à mon travail, je n’ai pas pu passer la porte, je me suis effondrée en pleurs. Comme je connaissais bien les symptômes, cette fois je me suis immédiatement prise en main et j’ai fait un coaching pour trouver ma mission de vie et savoir ce que je voulais faire. Les burn-out que j’avais vécu n’étaient pas liés à un instant T, c’était une accumulation. ». 

Quels étaient tes symptômes ?

« J’étais très angoissée, je ne dormais plus, j’avais l’impression d’être dans un tourbillon, l’impression que le ciel me tombait sur la tête. Émotionnellement, j’avais l’impression d’être une cocotte minute, d’imploser. Comme un truc qui bouillonne à l’intérieur. Et je ne savais pas le gérer ».

Se remettre d’un burn-out : en quoi l’art t’a aidée ?

Tout au long de son parcours, de ses épreuves, et de ses burn-out, l’art a aidé Erika.

« Je suis tombée enceinte juste après le mariage, ça m’a aidée à remonter. Et j’ai commencé le piano durant ma grossesse. Mes enfants m’ont sauvée, l’art m’a sauvée. J’aime les challenges et j’ai besoin de projets. Mais j’ai aussi besoin de ma bulle. L’art m’a vraiment sauvée, j’ai persévéré dans une pratique. Je suis allée au solfège, c’était comme apprendre une nouvelle langue, et j’ai appris le piano. J’ai aussi pratiqué la danse et le théâtre. J’ai repris le tennis après mon deuxième enfant, en compétition. Tout cela me sortait du quotidien et me permettait de focaliser sur du beau et du créatif ».

À l’hôpital, elle a écrit, beaucoup écrit. Elle a aussi écrit en Inde. Des écrits de ce qu’elle ressentait, ce qu’elle voyait, et aussi des poèmes. « Cette écriture m’a permise de m’évader quand j’ai été enfermée, physiquement et psychologiquement ».

À chaque fois qu’elle s’est sentie enfermée, la création artistique l’a « aidée à supporter l’insupportable ». L’art lui a permis de s’évader. Alors une fois enfermée durant le covid, elle a créé Acapelart.

« J’ai lancé un concours d’écriture, de photos, de dessin. Je me suis dit : on va profiter de cet enfermement pour créer. Créer Acapelart était ma création artistique. »

Te sens tu sortie du burn-out ?

Aujourd’hui, Erika pratique moins. Elle continue à prendre des cours de chant avec Acapelart, et à écrire, mais elle a arrêté le piano et la batterie. Elle pratique aussi désormais le yoga.

L’art l’a aidé à se remettre du burn-out : témoignage d'Erika - Acapelart

« Je sens que j’ai trouvé ma place, travailler dans l’art me comble. Je n’ai aucun regret sur ma vie, sur mon ex conjoint, ma famille. Je me suis écoutée : est-ce que ça c’est bon pour moi ? Est-ce que ce boulot est bon pour moi ? Qu’est-ce que je ressens quand j’arrive à mon boulot ? Est-ce que je me sens bien avec cette personne ? Et j’ai mis en place des choses dans ma vie : j’ai divorcé, j’ai osé créer une entreprise de coeur, j’ai voyagé seule, j’ai osé partir de mon travail confortable de 20 ans pour créer mon entreprise et aller vers un boulot artistique qui ne semble pas « un vrai métier » pour beaucoup de personnes. J’ai fait des choix et je suis passée à l’action pour trouver ma place ».

Qu’est-ce que ces burn-out t’ont appris ?

Les épreuves peuvent devenir des cadeaux de la vie. Erika me partage que cela lui a permis d’apprendre beaucoup de choses sur elle-même et sur la force et le désir de vie qu’elle possède. Elle qui se disait « je n’ai pas envie de vivre », mesure aujourd’hui combien la vie vaut la peine d’être vécue, « et autant la vivre en étant bien et en contribuant au monde »

« Je vois tout cela comme un cadeau de la vie, car vivre ces burn-out assez jeune (avant 30 ans) m’a obligée à mettre en place des actions et me permet d’être bien à 45 ans. Pour moi c’est un vrai cadeau, car beaucoup de personnes le réalisent tard. J’ai failli mourir plusieurs fois (d’un accident de voiture, d’une agression quand j’étais petite, j’ai aussi assisté à un braquage), et maintenant, je me dis que je n’ai qu’une vie et que je vais la vivre à fond. À 40 ans j’ai réalisé tout cela et je peux l’apporter aux autres. J’ai envie de partager mon expérience pour inspirer, pour que les gens y aillent, qu’ils osent, qu’ils n’aient plus peur. Surtout dans le contexte social et économique qui fait très peur aujourd’hui. C’est ma contribution pour le monde et pour mes enfants. Voir une maman qui se bouge, qui se fait du bien, c’est le meilleur exemple que je peux leur donner, pour que plus tard, ils puissent eux aussi s’épanouir ».

Ce « cadeau » lui a permis de réaliser tant de choses en si peu de temps. De se connecter à la spiritualité, à l’invisible, aux synchronicités. 

« C’est quand on se trompe que l’on apprend, c’est quand on tombe que l’on se relève, comme un enfant qui apprend à marcher. C’est les épreuves qui nous permettent de grandir. »

« Et avoir mis des mots sur qui je suis, comme être multipotentielle, m’a permise de me connaître, de m’assumer, d’aller bien. Je sais qu’une vie routinière n’est pas pour moi. Je suis peut être un peu différente, et c’est pour ça que j’ai besoin d’autre chose. J’aime d’ailleurs beaucoup parler avec les personnes atypiques et les accompagner au sein d’Acapelart (troubles de l’attention, troubles de l’apprentissage, TDAH – Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) car l’art aide ces personnes et je pense que ça me parle à moi aussi ». 

« J’ai fini par réaliser que le système classique convient très bien à certaines personnes, mais pas à d’autres. Et à force de lutter contre qui l’on est, on tombe. C’est ce qui m’est arrivée. Avec l’entrepreneuriat, je sais que je suis à ma place, je rencontre des gens comme moi, et je me sens bien. Dans le salariat, j’avais le sentiment d’être une extraterrestre qui s’est trompée de planète. Le burn-out était le reflet de mon état intérieur « qu’est ce que je fais là ? C’est quoi le sens de la vie ? C’est quoi ma mission ? ». Je pensais avoir un problème à l’époque, ou que c’était lié à l’entreprise en question, mais non, c’est juste que je n’étais pas à ma place ».

Un conseil à donner pour se remettre d’un burn-out ?

Bien sûr, il est essentiel de se faire aider par des professionnels : « Pas forcément des psychologues, si cela ne vous convient pas. J’ai vu des thérapeutes mais par la suite j’ai été suivie en hypnothérapie, en énergétique, et depuis peu j’ai testé la kinésiologie. C’est un budget, mais investir en soi et dans son bien-être par des professionnels du bien-être et de l’art, ce n’est pas du superflu. Pour moi, le bien-être et l’art, c’est aussi essentiel que de faire du sport ou partir en vacances ».

« Et le meilleur conseil que je puisse donner c’est de s’écouter, de se connecter à son corps, de ne pas avoir peur d’avoir peur. La peur fait parfois avancer, en tout cas elle est toujours là. Souvent elle nous rend immobile, alors on ose plus rien faire. Mais les plus belles choses se trouvent de l’autre côté de la peur. On ne connait pas l’avenir, on l’a vu avec le Covid, donc cela ne sert à rien d’anticiper tout, mieux vaut profiter de l’instant présent. Le chemin se trace en marchant. Si vous vivez un burn-out c’est sûrement nécessaire pour évoluer sur un autre plan de conscience ».

Merci à Erika d’avoir pris le temps de me confier tout cela. Je suis très heureuse d’avoir pu vous partager son parcours et ses mots. En espérant qu’ils résonneront en vous et planteront une graine du « Tout est possible » à l’intérieur de vous, même après un burn-out et des épreuves, et quelque soit votre âge.

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L’art l’a aidé à se remettre du burn-out : témoignage d'Erika Galland

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