Avez-vous déjà eu envie de réaliser un projet qui vous tient à coeur sans jamais vous lancer ? Ou peut-être avez-vous commencé puis abandonné en chemin ? Et si c’était votre ami le perfectionnisme qui était venu vous rendre visite ?
Si je vous parle de ce sujet aujourd’hui, c’est que je le connais très bien ! Voyons si cela vous évoque quelque chose… D’un coup, vous avez une envie, une idée, un projet qui pointe le bout de son nez : et si je faisais cela ?
Vous sentez que cela vous anime à l’intérieur, vous avez très envie d’essayer ! Que ce soit pour un projet professionnel (lancer votre entreprise, proposer une nouvelle offre, apprendre une nouvelle compétence…), ou pour un projet personnel (vous inscrire à un atelier artistique, refaire votre déco…)… vous commencez donc à vous renseigner et à vous mettre en action.
Mais voilà, une minuscule pensée apparaît, une voix intérieure qui vous murmure « Est-ce que je fais bien ? Est-ce que c’est bien ? Car tout doit être parfait ! ».
Nous voici en zone de blocage, pris par la paralysie du perfectionnisme. L’enthousiasme initial a maintenant laissé place aux doutes : était-ce vraiment une bonne idée ? Notre créativité est hors service : plus personne ne répond.
Nous avons besoin que tout soit maîtrisé, anticipé. Et comme c’est impossible, le projet reste à l’arrêt.
Cette histoire vous rappelle-t-elle quelque chose ? Si c’est le cas, bienvenue dans mon cerveau et dans celui de beaucoup de créatifs ! Nous avons envie de faire plein de choses, mais nous ne savons pas les faire à moitié. Le tout est de ne pas rester bloquer à cette étape, au risque se retrouver avec des rêves et des projets non réalisés plein la tête. Alors, comment on en sort pour aller au bout de ses projets ?
Repérez ce moment où le perfectionnisme débarque
Il y a quelques années, je me souviens avoir fait des recherches sur le perfectionnisme qui me bloquait dans la réalisation de projets, et être tombée sur des articles ultra stressants pour moi, évoquant « le pire des défauts », les origines émotionnelles, héritées, génétiques… Et j’ai eu peur, peur d’être condamnée à rester comme cela, que cela fasse partie de moi, de ma personnalité.
Car soyons honnête, même si le perfectionnisme peut parfois être une qualité, notamment à titre professionnel où nous avons le sens du détail, la plupart du temps, il est source de souffrance. Il nous paralyse et nous rend insatisfaits et frustrés face à des attentes irréalistes.
J’ai ainsi fait plusieurs thérapies où j’ai beaucoup abordé ce sujet. Elles m’ont permis d’apprendre à me connaître, à en comprendre l’origine, à cerner mon fonctionnement, et à prendre du recul quand il débarque. Alors, si c’est très douloureux pour vous à vivre, n’hésitez pas vous aussi à vous faire accompagner par un professionnel.
Et j’aimerais vous partager ce conseil personnel : évitez de vous enfermer dans cette case « je suis perfectionniste », mais préférez « j’ai des pensées perfectionnistes qui entraînent ce comportement ». La nuance peut paraître infime mais pour moi elle est énorme : on passe de « je ne peux rien y faire, c’est ma personnalité » à « acteur de sa vie » en observant ces pensées qui nous maintiennent dans un cycle perfectionniste.
Car je crois que nous avons tous des pensées et comportements perfectionnistes dans certaines situations. Ceux-ci deviennent problématiques quand ils sont à un degré tellement récurrent et élevé que l’on en vient à s’auto-critiquer, se dénigrer, ne pas réaliser nos projets et finalement ne pas profiter de la vie.
À force de pratique, on observe rapidement quand le cycle va s’enclencher avec des pensées ressemblant à « est-ce que c’est assez bien ? », « Je ne veux pas me tromper », « Tout doit être parfait avant de… », « Je n’en parle pas où je ne le montre pas tant que ce n’est pas nickel », « je vais recommencer, cela pourrait être encore mieux »…
En prendre conscience est la première étape. À ce stade, on peut encore rester paralysé par ce perfectionnisme et ne rien faire, ou mettre en place rapidement des actions pour en sortir.
Quand le perfectionnisme empêche d’être pleinement créatif
Ce que j’ai pu observer, c’est que de nombreux créatifs font face au perfectionnisme : les graphistes, illustrateurs, peintres, danseurs, chanteurs, photographes… Quand vient le moment de se mettre à créer, il est fréquent de remettre notre talent en question. Et rechercher la perfection peut bloquer la créativité.
Nous pouvons nous sentir bloqués, paralysés par la peur de ne pas atteindre les standards élevés que nous nous sommes fixés. Nous perdons un temps considérable à peaufiner les détails.
S’enclenche alors un cercle vicieux : la première pensée perfectionniste arrive « et si ce n’était pas assez bien ? Et si ça pouvait être encore mieux ? etc. ». Il y a moins de place pour que les idées arrivent, nous ne nous sentons plus créatifs. Et nos pensées perfectionnistes se multiplient « il faut que ce soit mieux, encore mieux, encore plus parfait et maîtrisé pour terminer ce projet » laissant encore et encore moins d’espace disponible pour notre créativité… Alors que pour être créatif, il faut de l’espace mental. Cela implique de lâcher prise sur le résultat et de faire confiance à notre guidance intérieure.
Paradoxalement, le perfectionnisme peut aussi stimuler notre créativité si l’on est conscient que la perfection n’existe pas et que l’erreur fait partie du processus de création. En ayant des attentes élevées, nous cherchons des solutions innovantes, nous développons un sens du détail et de l’esthétique.
Pour réaliser totalement nos projets et éviter d’être bloqué dans notre démarche créative, il est donc essentiel d’accepter l’imperfection même si l’on a des pensées perfectionnistes. Vous me suivez ? 😉 C’est se donner le permission d’expérimenter, de prendre des risques et d’échouer, même si notre intention de départ est de faire les choses bien.
Sortir du cycle perfectionniste
Pratiquez l’acceptation de l’imperfection
Une fois pris dans la paralysie du perfectionnisme, on peut en sortir en décidant de passer quand même à l’action. Et d’accepter l’imperfection. C’est à ce moment là que nous faisons parfois du surplace jusqu’à abandonner un projet.
Pourtant accepter que la perfection n’existe pas, est ce qui permet de se remettre en action et de réaliser son projet (et même ses rêves :)).
Si vous souhaitez vous lancer dans une activité artistique, comme le dessin par exemple, il va falloir intégrer que l’apprentissage et les erreurs font partie du processus créatif.
Il y a certes des personnes qui ont plus de facilités que d’autres au départ, mais la plupart des illustrateurs trouvaient leurs premières réalisations « moches ». Comme pour l’apprentissage des langues étrangères, personne n’a su naturellement parler anglais du jour au lendemain, il faut pratiquer pour progresser. Vous allez suivre des cours, regarder des tutoriels, pratiquer et pratiquer. Parfois cela vous plaira, parfois cela ne sera pas à la hauteur de vos attentes.
Apprenez cependant à vous détacher de l’idée d’atteindre la perfection absolue (qui n’existe pas) et concentrez-vous plutôt sur vos progrès et l’expression de votre créativité.
Accepter cette imperfection va vous libérer de la pression et de la crainte du jugement, permettant à vos pensées perfectionnistes d’être de moins en moins nombreuses.
Mais j’en conviens, quand on démarre de loin côté « perfectionniste », c’est une vraie gymnastique cérébrale. On doit se « pousser » pour dépasser le stade de la paralysie et de la non action.
Décomposez votre projet par étapes
L’une des grosses pressions qu’engendre le perfectionnisme est d’imaginer le résultat final de façon tellement parfaite, voire irréaliste, que cela nous semble impossible à atteindre. On se retrouve alors à ne rien faire pour réaliser son projet.
Cela me fait penser à l’un de mes proches qui rêve de quitter son emploi pour lancer un projet qui le fait totalement vibrer. Lorsqu’il parle de son projet, il est totalement animé et passionné, on a tous hâte de le découvrir ! Seulement, il ne se lance pas, laissant la sensation d’un rêve idéalisé dans un coin de sa tête. Il m’explique que son idée n’est pas « assez originale », que « cela existe déjà » (revoici la fameuse minuscule pensée intérieure dont je vous parlais au début, qui murmure « Ce n’est pas assez bien, pas assez original. Car tout doit être parfait ! »). Et que c’est si compliqué que cela lui semble infaisable.
Pour sortir de ce stade et réussir à aller au bout de mes projets, je le découpe par étapes. Que ce soit à titre personnel ou professionnel, je note chaque étape à réaliser, et j’effectue une action après l’autre.
Par exemple, j’ai rénové entièrement mon logement alors que je n’avais jamais effectué des travaux de bricolage de cette ampleur. J’avais la trouille, et mon perfectionnisme était à son comble : je voulais un chez-moi à la hauteur de mes attentes. Seulement, je n’avais pas les compétences et je n’avais aucune idée de comment m’y prendre. J’ai donc noté tout ce qu’il y avait à faire dans chaque pièce et j’ai découpé cela en étapes : d’abord les travaux d’électricité et d’isolation, puis l’installation de la cuisine, puis la rénovation des murs et des sols etc. J’ai commencé par faire des recherches, regardé des vidéos de tutoriels, demandé des conseils en boutique de bricolage… Cela me paraissait énorme et insurmontable.
Mais j’ai débuté, une chose après l’autre, sans penser à la suivante. J’ai vécu de la frustration de ne pas réussir à obtenir ce que je souhaitais, de ne pas toujours avoir le budget aussi, alors j’ai travaillé sur moi pour accepter l’imperfection et avoir de la gratitude pour tout ce que je pouvais réaliser. Je n’ai pas pu avoir tout ce qui était sur ma liste d’envies de départ, mais j’ai laissé faire ma créativité pour trouver des solutions alternatives. Et qu’est ce que je suis heureuse d’avoir réalisé ce rêve !
Alors vous aussi, lancez-vous. Prenez votre rêve et découpez-le. Réalisez chaque étape sans penser à la suivante. Ainsi, vous aurez beaucoup moins peur. Et un petit pas après l’autre, vous aurez dépassé votre perfectionnisme pour concrétiser un projet qui vous tient à coeur !
Célébrez vos efforts et vos progrès
La part sombre du perfectionnisme est de vous laisser penser que ce que vous faites n’est jamais assez bien. Reprogrammez vos pensées en célébrant vos efforts et progrès. Prenez un carnet et notez toutes vos fiertés, tout ce que vous avez accompli, même si vos réalisations ne correspondent pas complètement à votre idéal de perfection de départ.
N’oubliez pas que vous êtes un être humain et que vous avez le droit de faire des erreurs. Plus vous aurez des pensées et paroles encourageantes envers vous-même, plus vous allez laisser votre créativité s’exprimer sans jugement négatif. Elle vous portera pour réaliser vos projets et vos rêves.
Le perfectionnisme peut ainsi être un véritable frein à la réalisation de nos projets et à l’expression de notre créativité. En apprenant à accepter l’imperfection, à découper nos projets en étapes réalisables et à célébrer nos réussites, nous pouvons libérer notre potentiel créatif et concrétiser nos rêves.
Et vous, avez-vous déjà été confronté au perfectionnisme dans votre vie ? Comment l’avez-vous surmonté ? Partagez-nous vos expériences et conseils dans les commentaires ci-dessous !
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